Celles qu'on tue

Au Brésil, une femme est tuée toutes les six heures.
Patricia Melo raconte ces féminicides à travers l'histoire de celles qu'on tue dans l'indifférence.
Découvrez l'histoire d'une jeune avocate qui désire suivre le procès des assassins d'une jeune indigène et qui se trouvera transformé par cette histoire.
Un récit prenant et poignant sur une réalité dramatique.
Fabien

Tout est dans le titre, pour ainsi dire. Car ce roman parle effectivement de celle qu’on tue, qu’on violente, qu’on harcèle… Au Brésil comme ailleurs, les femmes sont des victimes quotidiennes. Dans les pas d’une jeune avocate venue enquêter dans l’Acre, l’état le plus isolé du Brésil, nous entrons dans un roman social haletant où se mêlent des portraits de femmes, les droits des autochtones et d’inquiétantes menaces qui planent sur celles et ceux qui dénoncent. Un roman puissant. Faustine

Un texte qui remue, foudroie et met en lumière le fléau des violences faites aux femmes. Sur fond de féminicides et de destruction de la forêt amazonienne, ce qui fascine, touche et reste avant tout, c'est l'intensité incomparable du langage de Patrícia Melo : crue, cruel et percutant. Un roman coup de poing qui coupe le souffle et touche en plein cœur.

C'était une gifle.
Juste une fois, il s'était drogué, il ne le fera plus, il faut lui pardonner.
Sauf que.
La narratrice connaît le schéma : sa mère est morte sous ses yeux, tuée par son père. Avocate, elle suit au quotidien des affaires de féminicides.
Alors, fuir.
Et se plonger à corps perdu dans une enquête, au risque de tout perdre...

Patrícia Melo se penche sur le sujet des féminicides dans l'état brésilien de l'Acre, qui détient le cruel record de ce "massacre autorisé des femmes"
Le roman force le lecteur à se cogner à une funeste réalité : la proportion démesurée d'enquêtes non résolues et d'acquittements...

La dureté du récit se mêle à la magie des rituels indigènes au sein de ce roman abrupt et poétique, cru et magnétique...

Un choc de lecture et un texte bouleversant.

« Voilà la conclusion à laquelle je suis arrivée au cours de ma deuxième semaine au tribunal : nous, les femmes, nous tombons comme des mouches. Vous, les hommes, vous prenez une cuite et vous nous tuez. Vous voulez baiser et vous nous tuez. Vous êtes furax et vous nous tuez. Vous voulez vous amuser et vous nous tuez. Vous découvrez nos amants et vous nous tuez. Vous vous faites larguer et vous nous tuez. Vous vous trouvez une maîtresse et vous nous tuez. Vous vous sentez humiliés et vous nous tuez. Vous rentrez fatigués du travail et vous nous tuez. »

Sur fond de destruction de la forêt amazonienne, de corruption et de féminicides, l’autrice dénonce la violence des hommes. Sa colère attise la nôtre, en quête de reconnaissance et de justice pour celles que l’on tue dans l’indifférence la plus totale : les femmes et la nature. Une lecture qui percute fort !

Lu & aimé par Laura

La narratrice, une jeune avocate originaire de São Paulo, est envoyée à l'Acre pour suivre les procès des meurtres de femmes et ainsi rapporter quelques données statistiques. Le Brésil est gangréné par la violence et la corruption au coeur duquel les femmes sont les plus grandes victimes. Elle se rend ainsi dans cet état, naguère terre indigène, forêt vierge que l'homme blanc a colonisé au XXème siècle dans une domination qui continue de peser dans le paysage géographique et sociologique. Cette région, marquée par la déforestation et les massacres d'animaux, détient aussi le triste record du plus fort taux de féminicides du pays, un toutes les trois heures.
Patricia Melo écrit un roman violent, âpre, noir, social, hypnotisant avec une écriture parfaitement maîtrisée et des personnages finement analysés..à lire d'urgence!