Les Vallées closes

Si je devais choisir deux mots pour le définir je dirais poisseux et rugueux.
Nous suivons trois personnages dans la campagne provençale. D'abord Claude, enfant du pays avec un père qui voulait avoir un garçon et non une fille. Elle cache son cadet, accusé de pédophilie sur une enfant autiste. Puis vient Paul-Marie et son enfance dure, petit garçon constamment rabaissé du fait de son prénom et de ses goûts trop " bonne femme " pour son père. Et enfin Enzo, un jeune adulte autiste qui vit avec sa mère et a toujours grandi en étant l'idiot du village, jusqu'à son stage à la mairie...
Un roman fort qui nous met face à notre propre jugement des autres.
Que s'est-il vraiment passé ? Nos trois anti-héros trouveront-ils la force d'aller de l'avant ou se laisseront-ils étouffer par la vindicte populaire ?

Dans un village du Vaucluse, Paul-Marie, un homme seul et délaissé par tous, est obligé de se cacher pour éviter la vindicte populaire. Sa mère Claude, une femme désabusée et n'ayant plus foi en rien, le cache dans son grenier. Enfin, Enzo, un jeune homme trisomique et tiraillé, se voit forcé de grandir, plus vite qu'il ne le peut.
Ces trois personnages principaux sont reliés par leurs solitudes, balayés par des évènements qui les dépassent et repoussés par une communauté qui cherche à les détruire.
C'est donc un drame. Noir et brutal, parfois cru mais toujours juste. Ses personnages, qui sont la force de ce roman disent beaucoup en peu de mots sur la violence "ordinaire". Car Mickael Brun-Arnaud nous confronte à la misère sous toutes ses formes : financière, culturelle, affective et sexuelle.
Pourtant, malgré tout, des moments suspendus surviennent et une lumière douce et chaude, emprunte de poésie, éclaire alors les personnages et le lecteur.

Dans une petite ville de Provence, Paul-Marie, un employé de mairie quadragénaire, accusé d’avoir abusé d’Enzo, jeune adulte déficient intellectuel, stagiaire dans son service, est contraint de se cacher dans le grenier de la maison de sa mère. Ce qui démarre comme un sordide fait divers, devient vite un brûlot contre la médisance et l’étroitesse d’esprit d’une population qui juge et condamne avant tout la différence. Tous les indices de l’accusation populaire suintent à chaque page, alors que l’accusé reprend le fil des évènements. Le tempo est donné par les versions livrées par les mères des deux protagonistes. Le style est âpre comme l’injustice, tout sauf lisse comme les apparences, cru comme les préjugés et libre comme les émotions. En inventant une langue qui habite ce lieu et ses habitants, l’auteur réussit le pari de nous prendre par les tripes jusqu’à la nausée !

Paul-Marie est obligé d'être caché par sa mère dans ce village du Luberon près d'Apt car soupçonné d'avoir eu des relations avec Enzo, jeune homme autiste et pas comme les autres. Nous voyons la difficulté de vivre au sein de cette communauté que forme un village, qui vit de ragots et de sous-entendus et peut provoquer des drames. La mère est forte et va défendre son fils, après avoir vécu les morts de son mari et d'un de ses enfants.
Beau récit touchant d'un auteur qui avait écrit pour la jeunesse précédemment.