Quelques minutes après minuit

Patrick Ness

Gallimard Jeunesse

  • Conseillé par
    21 décembre 2012

    Inoubliable !

    Gros coup de cœur pour ce roman jeunesse que j’ai dévoré en l’espace d’un après-midi ! Emouvant et éducatif en quelque sorte, car il permet au jeune lecteur d’appréhender la mort et de l’accepter pour en faire son deuil. Pour autant, ce n’est ni pathétique ni moralisateur, l’auteur, aidé en cela par des dessins sombres et angoissants, sachant faire mouche par sa prose quasi-hypnotique. J’ai pleuré comme une madeleine durant ma lecture, mais bizarrement je n’en ressors pas triste ou abattue. C’est juste une belle claque comme on prend rarement en littérature.

    Le propos de « Quelques minutes après minuit » est intelligent et traité avec adresse. La thématique tourne autour de la perte d’un être cher, de l’acceptation de la maladie, du cycle de la vie et de la mort tout simplement. L’atmosphère fantastique vient ici aider le lecteur à mettre des mots sur cette douleur, avec délicatesse, sans heurt. Bouleversant, ce court roman est un véritable page-turner, on ne voit pas les pages défiler tant l’histoire nous prend à la gorge. L’esprit « conte/fable » du récit nous immerge plus facilement dans l’univers de Patrick Ness et Siobhan Dowd.

    Si la plume de l’auteur est sensible, c’est le compte à rebours de chaque nuit, qui inévitablement, offre au récit une belle intensité et ne laissera pas les plus insensibles à l’abri de quelques (moult) larmes. Chacune des histoires racontées par le monstre apportent à leur manière une morale que devra assimiler le jeune Connor. On vibre avec lui, on se rebelle aussi contre la cruauté de sa situation et sa solitude. Les dessins monochromes qui parsèment le roman renforcent l’émoi que suscite l’histoire.

    En bref, un magnifique moment de lecture, inoubliable, qui m’habitera encore longtemps. Rien ne semble de trop dans ce roman dont la fin se suffit à elle-même. Le côté fantastique de l’histoire dédramatise en quelque sorte la thématique sérieuse et on se surprend à réfléchir aux contes narrés par le monstre longtemps encore après la dernière page refermée. A posséder dans chaque bonne bibliothèque !