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    4 novembre 2011

    Un scénario en dents de scie, mais quel dessin !

    Louve est restée avec Aaricia au village pendant que Thorgal est parti à la recherche de son fils Jolan. Louve a hérité du caractère de son père. A la suite d'une dispute, elle fugue. Elle retrouve les garçons du village qui brutalisent un loup, tombé dans un piège. Louve essaye de les en empêcher, mais elle tombe elle aussi dans le trou...

    Louve fait partie de la collection Les mondes de Thorgal. Collection qui présente les albums qui s'éloignent de la série pincipale, comme Kriss de Valnor ou Louve. Si le dessin est fait par Roman Surzhenko, la couverture est réalisée par Grzegorz Rosinski. Roman reprend un dessin réaliste qui n'a pas à rougir d'être aux côtés du dessinateur Rosinski. Son trait est gracieux et permet de faire vivre l'univers de la jeune Louve. Tous les détails sont présents. La vie des vikings, les animaux, les émotions. C'est un beau challenge qu'a relevé l'artiste russe. On l'avait remarqué sur Les carnets secrets du Vatican, ainsi que sur La meute de l'enfer. Il est à noter qu'entre mai 2010 et aujourd'hui, quatre albums de Roman ont été édité. Hasard du calendrier ou rapidité d'exécution ? C'est un artiste à suivre assurément.
    Si le dessin a la main assurée, ce n'est pas le cas du scénario. C'est d'autant plus déplaisant qu'il est écrit par Yann, un scénariste prolifique insaisissable. Ce premier tome regorge de mésaventures pour la jeune héroïne.

    On pourrait en tirer trois autres albums. L'histoire est sympathique pourtant, ressemble aux albums Aaricia et L'enfant des étoiles. Mais là où ces deux livres comportaient plusieurs histoires entrecoupées, Raissa est une histoire avec plusieurs aventures. L'autre point que j'en retire, c'est l'ambiance. Certains thèmes semblent s'adresser à des enfants. Pourquoi pas ? Montrer l'égalité fille-garçon, le caractère volontaire de Louve. De l'autre côté, les thèmes du complot, de la vengeance, bref des thèmes plus adultes sont présents. A la lecture, cette hésitation de ton gêne. Est-ce parce que Louve est une jeune enfant et que la cible éditoriale hésite entre adolescents et enfants ? Pour ma part, l'un ou l'autre ne me gênerait pas. Ces deux points sont à déplorer alors que Yann semble s'amuser dans l'enchaînement des situations. Ainsi, il arrive à introduire du Lanfeust de Troy et ça passe.

    A trop hésiter entre écriture adulte et jeunesse, Raïssa ne trouve pas toute la force dont il aurait besoin. Tel qu'il est, il n'est qu'un tome de plus dans la saga Thorgal. On espère que les dieux d'Asgard et de Rome enverront leurs muses respectives enchanter Yann et Roman. Un album en demi-teinte, en attendant le suivant ?

    http://temps-de-livres.over-blog.com/article-louve-t1-raissa-87932556.html