Je ne suis pas Eugénie Grandet

Shaine Cassim

École des Loisirs

  • Conseillé par
    28 novembre 2011

    Alice étouffe. Cette adolescente a peur de rater sa vie face à une sœur fantaisiste et à l’absence de sa mère partie quand elle avait neuf ans. En se rendant à une exposition de l'artiste Louise Bourgois sur Eugénie Grandet, Alice en proie à une crise de panique réalise qu’il est temps pour elle d’affronter ses démons.

    Dès les premières pages, j’ai su que cette histoire allait me toucher. Forcément même si ça n’a pas été immédiat. Alice se définit elle-même comme une digue, un rempart contre les émotions excessives de sa sœur. Bien qu'adolescente, elle a l’impression de vivre dans l’ombre de sa sœur aînée Anne-Louise et de devoir veiller sur elle. Anne-Louise partage la passion et la vie de Max qui met en scène la Cerisaie de Tchekhov. Même si elle n’a pas terminé le livre de Balzac, Alice a une peur viscérale de rater sa vie. De se dessécher comme Eugénie Grandet. Sans compter le poids de l’absence de la mère et la certitude de passer à côté de sa propre vie même si cette dernière est devant elle. Au lieu de fuir ou de s’enfermer sur elle-même, Alice va avoir le courage de relever la tête.

    Même si ce livre n’est pas parfait, il mérite qu’on s’y attarde. Bonus : l’art y trouve sa place aisément et naturellement. L’écriture de Shaïne Cassim est belle et sensible, un roman ado très loin de la guimauve !