Au printemps des monstres, Roman

Philippe Jaenada

Mialet Barrault

  • Conseillé par (Librairie La Femme Renard)
    6 août 2022

    Philippe Jaenada n'a pas son pareil pour s'emparer d'un fait-divers, étudier tout ce qui s'y rapporte, enquêter sans relâche et en faire un grand livre qui dit beaucoup de la société française et d'une époque.
    Il se met en scène, distillant les affres de son quotidien, son avis sur les protagonistes, digressant continuellement. Ces incises sont d'une drôlerie irrésistible.

    Aude


  • Conseillé par (La Vie devant soi)
    30 novembre 2021

    Avec Malice et bonhommie, Jaenada dresse un portrait des années 60.

    Une enquête formidable, un roman sur lequel plane les figures de Modiano ou Simenon.

    Magnifique !

    Etienne


  • Conseillé par (Librairie Comme Un Roman)
    19 octobre 2021

    En écrivant sur un fait divers de 1964, la troublante affaire de "l'Étrangleur", Philippe Jaenada nous plonge dans une passionnante enquête, au fil des pages de laquelle se révèlent nombre d'anomalies et de zones d'ombre : et s'il s'agissait d'une dramatique erreur judiciaire ?
    Le regard, l'humour et l'autodérision de Jaenada illuminent son récit, totalement addictif, qui est aussi une formidable traversée du Paris populaire des années 1960...


  • Conseillé par (Librairie La Galerne)
    29 septembre 2021

    Un conseil d'Elvire et d'Anne-Lise

    Les interventions de l’auteur sont des respirations incongrues, tendres, amusantes, drôles, indignées et toujours généreuses dans le récit de son enquête sur le sordide assassinat d’un petit garçon. On rit et on désespère. La laideur est là, toute crue et poisseuse, pourtant à la fin il y aura Solange et le bel hommage que lui fait Jaenada. Quel livre !


  • Conseillé par (L'Autre Monde)
    1 septembre 2021

    Une enquête aux pettits oignons !

    Au-delà de l’enquête titanesque menée par Jaenada, c’est une analyse sociologique de l’époque que nous propose l’auteur.
    De détails en descriptions, on retrouve le Paris et sa banlieue des années 60-70 et une société trouble dans laquelle « grouillent » ; monstres, fous et autres gens normaux…
    Une exploration de fait divers, menée avec brio par le maître du genre !

    Isabelle


  • Conseillé par (Librairie La Mandragore)
    28 août 2021

    AAaaaaAaAAaaAaAAaaaaahhh !!!!! <3 <3

    En 1964, Luc Taron, 11 ans, est sauvagement assassiné.
    Peu de temps après, un étrange corbeau envoie de drôles de courriers à la presse et à la police signés d'un mystérieux "L'Etrangleur XXX".

    Il n'en fallait pas plus à Philippe Jaenada qui, sous ses airs d'enquêteur bourru, s'attaque une nouvelle fois aux préjugés et idées reçues d'anciennes affaires classées: et si l'homme qui a été emprisonné durant 40 ans n'était au final, pas le bon coupable?
    Avec son oeil tendre et acéré, notre fin limier s'occupe de démêler cette sombre affaire en nous offrant la possibilité d'y jeter, nous aussi, un regard nouveau.

    Drôle et particulièrement documenté (comme toujours!) "Au printemps des monstres" vous amuse autant qu'il vous terrifie.

    On adore, on adore, on adore !!

    Pauline


  • Conseillé par (La Chouette librairie)
    19 août 2021

    Coup de cœur de la chouette

    Lucien Léger, dit "L'Etrangleur", a passé plus de 40 années en prison pour l'enlèvement et le meurtre d'un enfant. Pourrait-il s'agir d'une grave erreur judiciaire ? Philippe Jaenada s'est plongé dans les archives pour faire toute la lumière sur cette sombre histoire. On y retrouve avec délectation son légendaire humour !


  • Conseillé par (La Droguerie)
    16 août 2021

    Un livre que l'on ne peut lâcher une fois ouvert. Avec son style unique et un travail titanesque, Philippe Jaenada nous conduit au coeur de l'affaire du meurtre du petit Luc Taron, et, une fois encore, réhabilite les oubliés et les méprisés. On ADORE !


  • Conseillé par (Librairie L'Armitière)
    11 août 2021

    Philippe Jaenada, c'est simple : on aime ou on n'aime pas.
    Et moi, c'est simple : j'aime Philippe Jaenada. J'aime ses longues digressions comme autant de haltes dans ses récits, peut-être même des respirations bienvenues face à l'horreur de ce que l'on lit. J'aime l'angle par lequel il aborde les faits divers qui l'ont interpellé. J'aime cette façon de saisir la société derrière une affaire. Et puis il nous parle de lui, aussi.

    Jaenada, son truc à lui, c'est le fait divers. Mais pas n'importe quel fait divers : celui où l'on sent bien qu'il y a anguille sous roche, qu'il n'est pas aussi cartésien qu'On (les médias de l'époque, les témoins à charge, la Justice parfois, même) veut bien nous le faire croire.
    Alors, tel un limier, Jaenada creuse. Il déterre, explore, s'immerge, remue la boue pour voir si l'eau ne deviendrait pas plus limpide par la suite (c'est rarement le cas).

    Et avec lui, le lecteur entraîné, verra ses convictions voler en éclat, ses positions remises en question. Alors le coupable est-il coupable ? Et si oui, de quoi ?

    Bien que je lui ai préféré "La Serpe", il n'en reste pas moins que "Au printemps des monstres" est encore une fois un très grand Jaenada pour qui aime explorer non pas un fait divers mais ce que celui-ci révèle de son époque et de notre humanité.


  • Conseillé par (La Boîte de Pandore)
    7 août 2021

    L'affaire criminelle relatée dans ce nouveau roman de Philippe Jaenada est celle de la disparition de Luc Taron, un garçon d’une dizaine d’années, en 1964. Il fugue après une dispute avec ses parents, son corps sera retrouvé le lendemain dans un bois en Essonne. Pendant plusieurs semaines, des lettres signées «L’Étrangleur» seront disséminées dans la capitale et dans lesquelles leur auteur s’accuse du meurtre, menace et nargue la police, faisant les choux gras de la presse et terrorisant les foyers français.
    Mais l’Étrangleur sera arrêté : il s’agit d’un certain Luc Léger, un infirmier sans histoires, loin de l’image du dangereux psychopathe pédophile.
    Après un procès rocambolesque, il sera reconnu coupable. Lucien Léger deviendra le plus ancien détenu en France, après plus de quarante ans passés en prison. Il sortira en 2005 et décèdera en 2008.
    C’est une histoire sordide et trouble, comme les aime l’auteur, qui s’appuie sur le travail de deux journalistes qui ont enquêté et plaidé pour l’innocence de Luc Léger.
    Mais Jaenada fait cela à sa sauce avec son style et ces circonvolutions habituels. Il décortique, se moque, critique, dévoile des vérités, soulève des lièvres, et cela donne un récit passionnant, humain et émouvant. Car avec Jaenada rien n’est ni noir ou blanc dans cette France en noir et blanc des années soixante. Et derrière le portrait de Lucien Léger il y a celui très poignant de sa compagne, Solange, qui clôt le récit (et qui apparaît sur la couverture).
    À découvrir !!!


  • Conseillé par
    20 mai 2022

    années 60, enlèvement

    De l’affaire du petit Luc Taron, je n’avais jamais entendu parler.

    Dans ce livre, l’auteur se lance sur la piste du ou des réels assassins. Parce que le coupable emprisonné, même si il s’est auto-proclamé Etrangleur XXX, n’est pas le bon.

    Si j’avais apprécié les précédents ouvrages de l’auteur sur le même principe : on prend une affaire qui a défrayé la chronique, on explique pourquoi le coupable ets en prison, et puis on démonte point par point les pièces du dossier pour aboutir à un autre coupable. Si j’avais apprécié les précédents ouvrages de l’auteur, dis-je, je dois dire que j’ai fini par lire celui-ci en diagonale.

    Certes, c’est excitant de revenir sur les lieux. Mais 60 ans après, forcément, tout à changé.

    Les digressions de l’auteur à propos de sa santé m’ont moins intéressées, comme si je m’y étais habitué.

    J’ai toutefois apprécié de retrouver Modiano dans ce livre fleuve, car, comme l’auteur nobélisé, l’action se situe dans les années 60 avec des personnes interlopes au passé trouble.

    Mais, comme le cite l’auteur : « Dans Encre sympathique, en 2019, Modiano, l’éternel Modiano, se pose des questions, plus encore que d’habitude : « Si je continue à écrire ce livre, c’est uniquement dans l’espoir, peut-être chimérique, de trouver une réponse. Je me demande : faut-il vraiment trouver une réponse ?

    L’image que je retiendrai :

    Celle du sac matelot de l’auteur dont il ne se sépare jamais.


  • 3 octobre 2021

    Celui que l'on croit

    1964. Les Trente Glorieuses. Une France en plein développement économique. Et quelques lézardes déjà sur la façade. Tout n'est pas aussi aussi pailleté d'or et de lumière que l'on voudrait le croire aujourd'hui.
    1964. L'affaire de l'Etrangleur, un faits divers sordide, agite la France d'avant les réseaux sociaux. Un petit garçon, Luc, a été étranglé et un homme revendique le crime.
    1964. Les monstres sont parmi nous, mais nous ne le savons pas encore.
    Philippe Jaenada, le romancier fou du Cluedo, mène l'enquête. A fond, comme à l'accoutumée. Et raconte sa vie, souligne quelques faits très troublants sur l'affaire, donne son avis. Bref construit un roman-fleuve que le lecteur ne quitte pas avant de l'avoir terminé.


  • Conseillé par (Librairie La Grande Ourse)
    19 août 2021

    Bouleversant et éreintant

    C’est un des faits divers les plus insensés de la 2e moitié du 20ème siècle et pourtant il est passé peu à peu à la trappe de l’Histoire. Un garçon de 11 ans le petit Luc Taron est enlevé à Paris un soir de printemps 1964 après son retour de l’école. On retrouve son corps le lendemain dans une forêt de banlieue. Pendant plusieurs semaines un obsédé égotiste va adresser des messages sordides de revendication à toutes les formes de média. La légende de « L’Etrangleur », alors qu’aucun étranglement n’eut lieu, est en train de naitre. Un homme va être arrêté. Il s’appelle Lucien Léger, pose souvent avec un regard sardonique et deviendra le prisonnier français le plus longtemps reclus. Fin de l’histoire. C’est clair, net et précis. Circulez y’a rien à voir sauf si Philippe Jaenada décide un jour de replonger dans les documents de l’époque, de se rendre sur les lieux incriminés, de reprendre toute l’histoire depuis le début. Et tout devient alors complexe. Plus rien n’est clair, net et précis. C’est que la vie est faite d’illusions, d’a priori, de bassesses. Et les Hommes peuvent être parfois des monstres. Surtout au printemps.

    Avec la Petite Femelle consacrée à l’assassine Pauline Dubuisson, puis surtout avec La Serpe où près d’un siècle plus tard, il parvient à la manière d’un Cluedo à découvrir le véritable assassin de la famille Girard, Philippe Jaenada nous a habitué à son travail d’investigateur, qui ne se contente pas des images de façade. On se dit qu’avec son embonpoint, ses problèmes de santé dont il nous donne le détail avec humour, il va, laborieusement assis à son bureau comme un modeste fonctionnaire gratte-papier, creuser à nouveau toutes les archives possibles et renverser 80 ans plus tard l’histoire déjà écrite et classée. Et on a tort.

    Cette fois-ci au terme de ce pavé de 749 pages, on n’est certain que d’une seule chose: la multiplicité des monstres qui se rangent dans toutes les catégories sociales. Contrairement à La Serpe, l’auteur ne conclue pas son enquête avec une solution à lire à la dernière ligne de la dernière page. Petite frustration mais qu’importe. Comme toujours avec Jaenada, l’essentiel est ailleurs. Grands bourgeois et petits domestiques chez les Girard, on rentre cette fois ci dans un appartement de la classe populaire de ces années qui vont bientôt devenir les Trente Glorieuses. Cela sent l‘arrivée du frigidaire, l’achat de la prochaine voiture et les secrets dissimulés de chambre à coucher. Le fait divers raconte une époque, comme un miroir sociologique. Avec le meurtre du petit Luc ce sont les années du gaullisme qui ressurgissent, le fonctionnement des médias bien avant les chaines d’infos en continu.

    Pourquoi le nier, le lecteur prend plaisir à cette enquête fouillée comme dans un véritable polar avec ses suspects, ses fausses pistes, ses bons et ses méchants. Comme dans ses ouvrages précédents, Jaenada nous renverse à mi parcours. Une première partie où tout est clair. Et brusquement, avec un éclairage différent, on reprend depuis le début et tout se complique nous laissant en état d’apesanteur. On devient voyeur, curieux des maléfices de l’âme humaine et surtout on se prend à douter de l’amour d’un père, de la sainteté d’une mère, d’un sourire sur une photo. L’humour noir assumé permet même parfois de sourire, aide à se dire que l’imagination humaine n’a pas de limites sauf celle de l’écriture qui de parenthèses en parenthèses, elles mêmes à l’intérieur de parenthèses, vous incite à peu de condescendance envers les acteurs.

    Tous étant décédés, Jaenada peut se permettre de leur tailler de sacrés costards, comme ceux d’avocats de renommée nationale plus préoccupés de leurs états d’âme que de la vérité. Ou encore d’enquêteurs, qui ne retiennent comme dans le Pull Over Rouge de Ranucci que les éléments à charge. Justice, média (déjà), police, gendarmerie, opinion publique sont, par leur médiocrité, leur lâcheté, leur indifférence, les révélateurs d’une société qui aspire alors à la prospérité et à la joie de vivre. L’auteur montre une nouvelle fois que crier avec la meute, sans recul, dans l’immédiateté de l’horreur, est dangereux et malsain. Une vieille leçon à répéter sans cesse à l’ère des réseaux sociaux et de l’info spectacle en continu.

    Eric