Savages

Don Winslow

Le Masque

  • Conseillé par
    4 mai 2011

    Je ne vais pas faire mon puritain et dire que je n'aime pas les histoires de drogue et de sexe omniprésents, mais c'est un peu cela tout de même. Disons que ça ne m'intéresse pas plus que cela, que ce n'est pas forcément ce que je recherche dans mes lectures. J'ai donc commencé ce livre avec beaucoup de réserves. Réserves que je gardais tout au long des premières pages. Le langage est souvent cru, direct, les phrases parfois pas finies, bourrées d'acronymes, de mots-valises, de néologismes. Et puis, et puis...

    Je me suis bien fait avoir. Ce que je peux reprocher au style de l'auteur dans la ligne juste au-dessus est finalement ce qui fait la force du roman. Construit en tous petits chapitres, très rapides, très accrocheurs, le livre est provocant et diablement prenant. Premier chapitre : "Fuck you." (p.11), bon je vous l'accorde, on fait plus léger et plus distingué. Don Winslow dresse le portrait de jeunes gens vivant dans un monde méchant et cruel : les êtres fragiles n'y ont pas place.

    Même la mise en page est étonnante, déroutante et hors normes. Je ressors donc de ce roman un peu groggy, parce que ça cogne dur, parce que les personnages, malgré le monde ultra violent dans lequel ils vivent et qu'ils contribuent à rendre ainsi, sont plus vulnérables qu'ils ne veulent bien le dire et attachants.

    Heureusement, pour faire passer la pilule, Don Winslow n'hésite pas à jouer d'humour :
    Attention donc, si vous mettez le nez dans ce livre, vous risquez de devenir accro. Se déguste jusqu'au bout, jusqu'à la scène finale.