Céanothes et Potentilles

Martine Pagès

Volpiliere

  • Conseillé par
    7 février 2010

    Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie...

    Roman de Martine Pagès.

    Blanche est vendeuse de fleurs. Blanche a quarante ans. Blanche se désespère autant de ses kilos superflus que de ses centimètres manquants. Blanche est seule, dans un petit appartement. Elle n'a que ses fleurs, toute sa vie sur un balcon. Ses petites journées étriquées se partagent entre un emploi qu'elle aime au sein d'une équipe qui la méprise, et des trajets en train qu'elle tente de rendre dramatiques pour en supporter l'interminable lenteur et les innombrables retards. Blanche cherche l'amour, le sel qui manque à sa vie. Alors il y a Anthony, le voisin de palier. Il y a ses yeux bleus et son blouson de cuir. Il y a son incessant et assourdissant silence. Pour attirer son attention, Blanche monte à l'assaut de sa porte close, à grand renfort de tintamarre et de tenues affriolantes.

    Aux premières lignes, j'ai craint une histoire sur une célibataire pimpante, qui assume ses kilos et son addiction au chocolat à tartiner et à la vodka. J'ai craint une bluette insupportable dans le genre de celles que vit Bridget Jones. Rien de tout ça. Blanche est une héroïne attachante et inquiétante tout à la fois. Sa folie amoureuse, presque adolescente, pour le bel indifférent fait froid dans le dos. Ses plans, simples, sont dérisoires. Elle sait qu'elle se lance contre un mur et elle accepte de s'y briser. Elle sait qu'elle ne croit pas vraiment que son entreprise de séduction va aboutir. Et c'est terriblement bouleversant.


    Son langage, tout en expressions désuètes et réflexions désabusées, est digne des grandes amoureuses littéraires. Anthony est là, sur son palier. Il donne un visage et des yeux bleus à l'amour, mais plus que l'homme, c'est l'amour qu'elle aime, c'est l'amour qu'elle veut. Sur les rythmes d'Elvis et de la Môme, elle vit une passion transfigurée.

    La préface de Philippe Leroy-Beaulieu, singulier et émouvant poème, est à lire et à relire en épilogue, en épitaphe.

    Les céanothes, les potentilles, les impatiences, les hortensias, les luzernes, les rosiers, les pétunias, les bégonias nains, les thuyas, les lavandes, les pivoines, les ficus, les lilas, les coquelicots, les pissenlits, les chrysanthèmes composent une symphonie florale, colorée et parfumée qui accompagne les malheurs de Blanche. Loin d'être un fastidieux cours de botanique appliquée, ce roman se grignote page après page, s'effeuille, passionnément, à la folie.


  • Conseillé par
    29 janvier 2010

    Un roman en forme de nouvelle où l’héroïne Blanche sème un grand de folie douce à chaque page. Blanche est une femme qui aspire à l’amour, au grand et à l’unique. Pas facile de trouver chaussure à son pied, quand on est ni belle ni moche, que personne ne vous voit et qu’on a la taille bien rembourrée. Hormis sa passion pour les fleurs, elle subit sa vie. Alors, il lui arrive de chanter à tue tête, de danser sur Elvis Presley, à fond les ballons, au grand désespoir de ses voisins ou de noyer son chagrin dans le pot de Nutella et la bouteille de Vodka. Un jour, Blanche va décider de donner un grand coup de pied dans sa routine, marre d’attendre le prince Charmant. Ca tombe bien, elle a le béguin pour son voisin de palier. Blanche nous embarque dans une épopée menée tambour battant avec une vivacité fantaisiste où l’humour côtoie les rêves.

    Une lecture distrayante dont j’aurais bien aimé qu’elle soit un tout petit peu plus longue…