Tout un monde lointain

Célia Houdart

P.O.L.

  • Conseillé par (La librairie des Halles)
    12 août 2017

    Dans ce roman à l'atmosphère de demi songe, éthérée, douce et reposante, la fantôme d'une époque révolue (les années 30 sur la côte d'Azur) est brusquement révélé par l'irruption de deux squatteurs. Un livre charnel et élégant, délicat et fragile qui s'intéresse tant aux avant gardes passées qu'à la subversion contemporaine. Un petit bijou !


  • Conseillé par
    13 janvier 2018

    Sous le charme d'autrefois

    Un paysage sublime, une étrange villa entourée d'histoires, d'une Histoire. Et puis des personnages: Gréco, femme vieillissante hantée par un passé dont elle tente de retrouver les contours, mais ses souvenirs sont flous, et puis ces deux squatters dont on ignore tout: ils sont jeunes et beaux, étranges et fantasques et vivent en marge. Ils dansent, ils discutent, ils aiment. Gréco de lie avec eux et se baigne, et danse et c'est comme si tout recommençait... Un amour étrange va naître, et le passé resurgit, le temps d'un été. Des descriptions à couper le souffle, une villa qui existe encore, et qui a abrité de nombreuses personnalités. Un roman étonnant.


  • Conseillé par
    20 septembre 2017

    Belle balade à Roquebrune-Cap-Martin

    Tout commence par une scène bucolique dans une prairie, une très jeune enfant court dans les bras d’un homme torse nu. Depuis quelques temps, ces bribes de jeunesse viennent hanter les rêves de Greco.
    Ludmila Grecovskaya, dite Greco, est une designer à la retraite. Dame élégante et raffinée, elle a côtoyé le monde de l’art et en garde une certaine grâce et nostalgie. Elle passe quelques jours dans sa maison de Roquebrune-Cap-Martin. Chaque matin, elle fait une longue promenade sur le sentier des douaniers et s’arrête quelques instants devant la villa E1027. Elle veille sur cette maison, construite par son amie Eileen Gray ( designer anglaise 1878-1976), à l’abandon depuis la mort violente de son propriétaire. Dès que les problèmes de succession seront réglés, son avocat a pour mission de lui acheter.
    Mais un jour, elle constate que les scellés ont été brisés et qu’un couple de jeunes gens s’y est installé. Elle s’immisce alors dans leur intimité, les invite à découvrir la région, à partager ses plaisirs quotidiens et profite ainsi de cette maison qui reste pour elle comme un musée de sa jeunesse.

    Louison et Tessa, étudiants dans un centre chorégraphique, ont l’insouciance de la jeunesse.
    Ils savent l’écouter et Greco sait accepter leur folie. Une tendre complicité s’installe, faisant oublier à la vieille dame les inhibitions, la fragilité, les signes de la vieillesse, la réconciliant avec sa propre jeunesse, « le temps dont elle avait senti intérieurement la survivance. »

    Intéressés par le monde de la danse, les deux jeunes gens amènent progressivement Greco à retrouver la mémoire de Monte Veritá, lieu proche du lac Leman où vivait une communauté d’artistes utopistes, intellectuels et naturistes.

    Dans une langue simple mais très descriptive, Célia Houdart m’a transportée dans son univers, touchée par la fragilité de Greco, allégée par le côté bohème du couple de jeunes gens, séduite par les paysages de ce site exceptionnel au gré des balades de la vieille dame. Indéniablement, l’auteure crée un environnement chaleureux, sensuel qui donne alors de la puissance à une histoire effleurée toute en nuances.